Voici une histoire de chasse qui pourrait être en même temps un bon conseil.
Il y a longtemps déjà, mon ami Tom et moi avions tué deux orignaux dans une petite côte du grand chemin au Lac Carré. L’année suivante, dans la même côte, la chance nous avait encore favorisés. Cette fameuse côte où beaucoup de monde passait, est devenue vite populaire.
La troisième année, des chasseurs ( débutants de toute évidence) avaient pris avant nous le terrain et l’un d’eux avait adopté la fameuse côte comme lieu de chasse. Depuis deux jours il surveillait cet endroit quand Tom et moi passâmes par-là.
Nous arrêtons voir notre «chasseur». Malheureusement pour lui, aucun orignal n’a encore passé et il nous dit qu’il abandonnera la place le soir même s’il n’y a rien de nouveau. Nous repartons et en revenant vers trois heure de l’après-midi, notre «ami» n’était plus là.
Comme tout bon chasseur, Tom avait plus d’un tour dans son sac ! Il me dit : « je vais lui jouer un de ces tours ! ». Il sort de son auto une poche qui contient une patte de bœuf, et il fait des pistes dans le chemin puis, nous repartons très fiers de son coup.
Imaginez la surprise de notre ami quand il revient sur les lieux… Quel regret d’avoir abandonné la côte !
À l’avenir, ils ne me passeront plus au nez comme ça ! Se dit-il. Il jure de ne pas abandonné son poste jusqu’à la fermeture de la chasse.
Deux jours plus tard, nous repassons par-là très tôt le matin. Il faisait encore sombre. De nouveau, Tom fait des traces dans le chemin. Je lui dis ; « tu es vraiment malin Tom ».
– Qu’importe, répondit-il, nous allons avoir du plaisir.
Cette fois, le chasseur arrive avec un compagnon. Voyant ces nouvelles pistes « d’orignal », ils prennent entente pour surveiller la côte jour et nuit, afin qu’il n’en passe pas un autre sans qu’il soit vu.
Les deux pauvres débutants passèrent la saison à surveiller des pistes de bœuf… Et même aujourd’hui ils ne savent pas encore tout le mal qu’ils se sont donnés pour rien.
Un vrai chasseur aurait bien vérifié les pistes, et aurait au moins pénétré dans le bois et regardé d’où venait l’orignal et où il allait. Il aurait alors compris que c’était un tour.