Mon premier orignal en 1973

Sujet: Mon premier orignal en 1973 16.03.10 10:13

Le 08 octobre 1973 demeurera dans ma mémoire comme un souvenir heureux. C'était la dernière fin de semaine de chasse et c'était l'Action de Grâce. Comme j'étais enseignant, je n'avais que les fins de semaine pour aller chasser. Donc le samedi matin je me rends à ma montagne préférée et je m'installe pour lancer quelques «calls»; après quelques heures, comme le gibier ne bougeait pas, je me suis mis à la chasse fine. Mais rien ne se passe jusqu'à la fin de la journée où je me suis mis à l'affut et continué de lancer appels après appels. J'ai entendu des branches cassés, mais l'orignal ne voulait pas sortir à découvert. Quand la noirceur a commencé à descendre, je me suis dirigé vers ma voiture et chemin faisant, j'ai vu des traces d'orignal. Après avoir bien analyser le tout je me suis rendu compte que mon orignal m'avait contourné pour me sentir et qu'il avait regagné la sécurité de la forêt dense.
Dimanche ce fut sensiblement la même chose que la journée de samedi. Il m'avait encore contourner pour me sentir et s'éloigner sans que je puisse le voir. En fin de journée cependant, vers 17h30, deux perdrix sortent à environ 15 pieds de moi. Comme je n'ai eu aucune réponse depuis le matin, je décide de prendre mon fusil calibre 20 et de prélever les deux perdrix. Quand j'ai eu terminé de les éviscérer, je suis revenu à ma roche sur laquelle j'étais depuis 3 ou 4 heures. J'ai attendu environ 20 minutes et j'ai lancé quelques appels. Aussitôt, j'entends un orignal frotter son panache derrière moi à un distance que j'évaluais à environ 200 pieds dans la forêt dense. Plus je lançais des appels et plus il cassait des branches; mais refusait obstinément de sortir. Vers 18h30, je regarde les mires de ma carabine et j'avais de la difficulté à les voir. De plus j'étais fatigué, parce que je m'étais levé à 4h30 ce matin-là pour être sur les lieux avant la levée du jour. Je décide donc de partir et en regardant où il cassait des branches, je me suis dit: «Demain matin je vais revenir ici, et là je vais essayer de te déjouer.»
Lundi matin, levé à 4h30, bon déjeuner et un bon lunch et je pars. J'avais 12 miles de route à faire en auto et environ 1 1/2 mile de marche à faire. J'arrive à ma roche et après une trentaine de minutes je lance un appel de femelle en manque de «buck», mais très doux, très faible. Aussitôt, mon orignal de la veille frappe son panache sur les arbres et je l'entends marcher en direction du sommet de la montagne. Je mouille mon doigt avec ma salive et je l'expose à l'air et me rends compte que l'air se dirige vers le sommet de la montagne. Je me dis, il va encore aller me sentir et je vais manquer mon coup si je reste ici. Alors je me mets à marcher vers le sommet et j'entends l'orignal marcher parallèlement à moi dans la forêt. Je marche sans faire de bruit et j'arrive au sommet où il y a une grosse roche qui affleure et je m'installe sur cette dernière. Ça ne fait pas une minute que j'y suis que j,entends craquer des branches plus bas que moi, c'est une ancienne ferme et il y a une repousse d'arbustes. Je vois sortir mon orignal de la forêt et il se dirige vers moi. Le coeur me débat, je m'assois par terre et je prends de grandes respirations pour me calmer et de temps en temps je regarde l'orignal progresser vers moi. Quand il est rendu à environ 75 pieds de moi, il bifurque légèrement vers ma gauche et lorsqu'il arrive dans un vieux chemin de chantier, il s'arrête et regarde dans la direction d'où je venais quelques instants auparavant. Je me lève et je tire, il se lève sur ses pattes arrières et rebrousse chemin vers ma droite. J'ai rechargé et je lui tire une autre balle derrière la patte avant. Il s'arrête et chambranle sur place. Alors trop nerveux, j'essaie de recharger ma carabine mais avant de tirer je retire le verrou de ma carabine et j'expédie ma balle non tirée dans le foin. Je dois donc remettre des balles dans mon magasin et l'orignal décide de redescendre dans la direction d'où il était arrivé. Soudain, il disparait de ma vue à environ 250 pieds. Je me dis, il vient de tomber. Je me dirige donc beaucoup plus loin sur ma droite à plus de 200 pieds d'où je présume qu'il est tombé et je descends plus de 100 pieds plus bas que l'endroit où il devrait être. Puis je remonte vers lui et quand j'arrive à 50 pieds, il est couché la tête dans la direction où je l'avais tiré et je peux lui placer une balle dans la tête. Il faisait 42 pouces de panache.
Je vous reviendrai plus tard pour mes autres orignaux.