Notre chasse de 2002; mais triste à la fin.

En 2002, nous arrivons dans la matinée du vendredi qui précède l'ouverture de la chasse. La journée passe à transporter tout notre matériel et à monter notre camp portatif. Mon ami Léo-Marcel, celui qui m'a fait découvrir ce territoire, en est malheureusement à sa dernière chasse. Un cancer le ronge depuis quelques 2 années et je sens qu'il n'a plus l'énergie que je lui connaissais. Alors les trois autres membres le traitent aux petits oignons.
Samedi, dimanche, lundi, mardi, mercredi nous connaissons un temps maussade; du vent fort, de la pluie intermittente, et même un peu de neige. J'ai bien reçu quelques réponses le samedi matin, provenant du fameux marécage en face de moi. Au premier appel, une femelle me répond sur un ton fâché; alors un peu baveux, je lui répond de la même manière et là elle me répond encore plus fâchée par deux ou trois notes que je ne peux pas reproduire. Alors je réponds comme une jeune femelle, elle réplique encore une fois et ensuite je l'entends s'éloigner de moi et je peux distinguer les pas de deux orignaux. Je pense qu'elle était avec un mâle et elle voulait le garder pour elle, le travail de monsieur n'étant pas encore terminé. Les autres journées, ce fut le calme plat pour chacun de nous quatre.
Le jeudi, je retourner à mon marécage; Pierre s'en va à sa cour à bois; Guy accompagne Léo-Marcel sur la majorité de son trajet et ensuite se rend complètement au bout de notre territoire. Alors ce fut tranquille toute l'avant-midi pour tous.
Après avoir dîner, Guy décide d'aller s'aventurer à la chasse fine plus au Nord-Ouest de sa cache. Il marche quelques pas et imite le son d'un orignal qui s'en vient en faisant quelques «ouon» . Il est sur le point d'arriver au bout du sentier qu'il suit depuis plus d'une heure, lorsqu'un beau mâle de 3 1/2 ans qui était couché dans une clairière en train de ruminer, se lève et part à la course vers la forêt toute proche. Guy fait feu et l'orignal perd l'équilibre et frappe une grosse roche de plein fouet avec sa tête. Il tombe sur place et Guy l'achève d'une balle dans la tête. À son premier coup de feu, l'orignal était à environ 35 pieds de lui. Quand nous l'avons débiter, j'ai su pourquoi il était tombé comme ça. Un fragment de la balle avait atteint la colonne vertébrale.
Donc après avoir fait feu, Léo-Marcel qui était très près de Guy, est allé lui donner un coup de main pour l'éviscération. Il était environ 14h30 quand il a tiré le premier coup de feu. De ma place je savais que ça venait de l'emplacement occupé par Guy.
Le lendemain matin, je ne suis pas allé à la chasse parce que j'ai accompagné Guy et Léo-Marcel afin de ménager notre Léo-Marcel. Il y avait quelques arbres de tomber dans le sentier, il fallait débiter en quartiers l'animal, le charger dans la remorque et revenir au camp à environ 6 km du lieu d'abattage.
Pierre et moi avons continué de chasser le samedi, mais rien n'a bougé. Dimanche matin nous devions revenir chez nous. à notre réveil, il y avait 5 pouces de neige collante au sol et dans les arbres qui ployaient sous le poids et qui nous empêchaient de passer facilement. Il a fallu que j'abatte quelques arbres pour réussir à passer.
Notre ami Léo-Marcel a vu son état se détériorer à partir du début décembre et au milieu de février, il a dû rentrer en ambulance à l'hôpital. Le cancer avait atteint la colonne et il était paralysé. Il nous a quitté le 10 mars 2003; nous avons tous été affectés par sa perte.
Chaque année, lorsque nous arrivons sur notre territoire de chasse, nous avons une pensée toute spéciale pour lui. Nous disons tous en coeur: «NOUS SOMMES AU PAYS DE LÉO!». Léo, tu dois être fier de nos résultats depuis ton départ. Chaque fois que l'un de nous abat un orignal, nous avons une pensée toute spéciale pour notre grand chasseur Léo. Dans sa carrière de chasseur d'orignal, il a abattu plus de 25 orignaux. Il nous a quitté à l'âge de 57 ans. Alors mon Léo-Marcel, aujourd'hui je te rends hommage pour le grand homme, le grand ami et le grand chasseur que tu as été pour moi.
P.S. Lorsque j'aurai maîtrisé la façon de placer des photos sur ce forum, je vous promet d'y mettre des photos de chacune de nos chasse avec commentaires.

c,est malheureux pous vs d,avoir perdu un ami mais tu lui fais un bel homage en pensant a lui des que revient le temps de la chasse bravo

Merci pour le récit !!! très touchant !!!!

très beau a lire et très triste aussi merci de nous l'avoir fait partager

bravo belle hommage a ton chum

C'est triste, oui, mais je sens notre Léo-Marcel avec nous chaque fois que nous allons préparer notre terrain de chasse ou quand nous sommes à la chasse. C'est vrai qu'il ne reste que deux personnes du noyau de départ, mais un des nouveaux connaissait très bien Léo-Marcel. Alors lui aussi est reconnaissant envers ce chasseur incroyable. À jaser avec Léo-Marcel, je me suis rendu compte que ce gars a marché l'équivalent d'un canton , soit environ 100 milles carrés. Donc le territoire où nous chassons présentement, il a marché pratiquement chaque pied carré. Il nous a légué un territoire incroyable où le gibier abonde; nous nous devons de respecter cet homme en respectant le territoire et en en prenant bien soin.
Les jeunes qui nous succéderont vont être formés à ce respect du milieu et de la faune. Même s'ils ont hâte de nous voir partir, nous avons beaucoup de choses à leur apprendre sur le milieu et sur sa faune. Quand nous ne serons plus là les trois vieux: 65, 66, 67 ans; ils se rappellerons des vieux qui leur auront laissé un paradis de chasse.
Je pense que si nous réussissons ça, nous aurons légué quelque chose de grand à nos successeurs.

tres beau récit et une tres belle hommage

et continuer de penser a lui comme vous le faite et il seras toujours avec vous autres a votre territoire de chasse

Je peux te dire nous nos deux vieux mon père et sont vieu CHUM ne son plus pis c'est ce qui nous on laisser et on pense souvent a eux surtout mon père qui as trouver cette place il y as 42 ans , je peu vous dire que ce trensporter dans le milieu de la Gaspésie il y as 40 ans y faller le fair (de vrai malade de chasse au gros) et il nous on trensemis ça cette passion et maintenant ces nous moi et mon frère que nous trensmetons cela a nos jeunes merci encors

Tres belle histoire vecu et a lire.Bravo

Merci à toi.

Très beau récit, dommage pour ton chum.

tres belle histoire et vous avez toujours votre ami dans votre coeur