Notre chasse 2005.

Cet automne-là, la température était clémente, même trop clémente. Samedi, dimanche, lundi pas un seul nuage; le soleil brille de tous ses feux, c'est pratiquement trop chaud pour chasser. J'eus beau m'égosillé à chacune de ces journées en lançant des appels tous les plus convaincants que les autres; mais rien, pas de réponse, pas de craquement, pas de coups de panache sur les arbres, rien.
Mardi matin, je retourne à mon marécage et mon «chum» Gilles, le petit nouveau de cette année-là était allé s'installer dans un autre marécage situé à environ 1 km en droite ligne au Nord-Est de moi. Encore je «call» à répétition et vers 11h45, la faim me tenaillant, je cesse tous les appels et je casse la croute. à 12h01 exactement, je vois une belle femelle à l'autre bout de mon marécage et elle se dirige vers le Nord-Est. Elle est seule, pas de veau et elle avance d'un bon pas. Elle bifurque un peu vers moi, mais elle est toujours à 250 à 275 verges de moi. À un moment donné, je me dis: c'est ma chance, alors j'épaule et connaissant bien ma 30-06 je fais feu derrière la patte avant droite. Elle cesse de marcher et elle vient avec le poil droit vers le ciel sur la bosse. Je me dis en moi-même, je l'ai pincée d'aplomb; en effet, elle avance de trois ou quatre pas et se couche dans le marécage. J'attends et elle se relève et revient sur ses pas et elle se couche à nouveau après avoir fait 6 ou 7 pas. Puis elle se relève encore et se dirige vers la forêt bordant le marécage. Avant qu'elle n'atteigne l'orée du bois, je tire à nouveau un coup mais elle continue mais a la tête pratiquement au sol. Puis elle s'engouffre derrière un petit bouleau et je la perds de vue.
Je prends ma radio et essaie de rejoindre mon autre «chum» (Jean-Louis) qui est à environ 1 1/2 km de moi vers l'Est. Il ne répond pas, je décide d'aller le chercher. Quand j'arrive à lui, il est tout surpris parce qu'il n'a pas entendu tirer. On revient ensemble et quand j'arrive à ma cache, le petit nouveau (Gilles) nous attend dans ma cache. Il est venu en sachant bien que c'était moi, mais il ne connaissait pas le territoire si ce n'est que des explications que je lui avais transmises. Gilles et moi laissons nos carabines à ma cache et nous partons avec Jean-Louis pour aller trouver ma femelle. J'apporte avec moi mon sac à dos et tout le matériel nécessaire au débitage. Nous devons passer par le sentier fait en 2003 pour contourner le marécage et atteindre l'endroit où j'ai vu disparaître ma femelle. Comme Jean-Louis a une carabine dont le télescope permet de tirer avec les mires, je lui indique l'endroit et nous le laissons aller seul.
Effectivement, ma femelle n'avait fait que trois pieds hors du marécage et était morte sur le sol dur. Jean-Louis est donc parti vers le camp de base pour aller chercher: scie à chaîne, remorque, VTT. Il est environ 14h20 à ce moment-là. Avec l'aide de Gilles, nous éviscérons la bête et je commence avec ma petite scie à main à séparer la bête ne deux: les deux quartiers arrières et les deux quartiers avants et sectionner la tête. Il ne restera qu'à séparer les deux parties pour obtenir les quatre quartiers lorsque Jean-Louis sera de retour avec la scie à chaîne. Quand nous eûmes terminé, Gilles et moi sommes allé faire un pont pour que le VTT puisse arriver tout près de la femelle, en fait exactement là où Jean_luis le chanceux avait réussi à abattre deux «buck» avec Guy. Vous avez lu ça dans une autre histoire de chasse.
Nous avons dû nettoyer environ 250 pieds ne nouveau chemin, faire un pont avec quelques troncs d'arbres et le VTT était juste à côté de la femelle. Après avoir séparé les quartiers, nous avons chargé un quartier arrière sur l'arrière du VTT et un quartier avant sur le devant. Jean-Louis a versé une fois le VTT à un endroit difficile et nous avons dû donner un gros coup de collier pour réussir à le remettre sur ses roues avec sa charge. À 16h45, nous étions rendus à notre penderie et nous avons suspendu les quartiers et la tête.
Le lendemain, Gilles décide d'aller prendre ma cache. Une petite anecdote à son sujet: Quand nous avons monté notre bécosse la journée de notre arrivée, Gilles m'aidait à cette installation et par mégarde il a mis les pieds dans la merde de l'automne précédent. Je lui ai dit: «Toi, t'as mis tes pieds dans la M... et bien tu vas tuer un orignal.»
Mercredi en passant pour aller chercher le matériel de Jean-Louis et faire un peu d'exploration, je suis allé lancer quelques appels au barrage de castors près de Gilles et ensuite je suis allé faire le petit «buck» à environ 300 pieds vers le Nord-Est. En passant je lui ai dit: «MERDE».
Jean-Louis et moi avons fait tout ce que nous avions à faire et comme Pierre était allé occuper la cache de Gilles, nous avions comme mandat d'aller ramasser les objets que Pierre avait laissé à son emplacement des derniers jours. Nous étions à ramasser tout ça, quand nous avons entendu trois coups de feu. Je dis à Jean-Louis, c,est Gilles. On finit de ramasser tout ça et on se rend au camp prendre la scie à chaîne, la remorque et on s'en va retourner notre chasseur merdeux. Quand nous arrivons à l'endroit où nous devons laisser la remorque, Gilles arrive avec un sourire fendu jusqu'aux oreilles. Il pensait que nous n'avions pas entendu ses coups de feu. On est descendu et il nous a montré sa bête. Une femelle de 1 1/2 an. Il nous raconte comment ça s'est passé: Vers 11h45, il s'est ouvert une canette de liqueur et le bruit du gaz qui s'échappe fait détaler la femelle qui était pratiquement sous sa cache. Il est en maudit, mais il ne prend toujours pas sa carabine dans ses mains. La femelle a contourné un langue de bois et est ressorti à environ 50 pieds de lui. Elle le regarde, et il ne bouge pas; elle décide de venir vers lui, il ne bouge toujours pas. Quand il est certain qu'il peut prendre sa carabine sans être vu, il la prend et la femelle est sous lui à environ 15 pieds de la bouche de sa 300 magnum. Il tire et elle avance de 30 pieds et s'écroule morte.
Alors nous étions quatre chasseurs heureux et à 16h45 elle était pendue dans la penderie avec ma femelle de la veille. Le plus drôle, il a fait feu exactement à 12h01 comme moi 24 heures plus tôt. Sauf que lui, il avait un canon pour tirer à 300 verges comparativement à ma 30-06 où j'ai dû tirer à environ 225 verges et lui à 15 pieds.

wow beau récit et belle chasse bravo
toujours intérésent de lire ces belle aventure merci de partager ca avec nous autres encore une fois
toujours aussi plaisant a lire

toute une chasse !!! belle récolte malgré cette température !!!!

alces alces j'adore tes récit de chasse!!! Tu as vraiment un talent de raconteur assez exeptionnel!! On a l'impression d'être assis à côté de toi dans la cache pendant ta chasse c'est fou!!!

Continue de nous raconter tes aventures c'est vraiment super aprécier mon homme!! Gardes-en quelques unes pour le camping cette été, assis autour du feu de camp ont veut en entendre au moins une! :D

Gilles qui a tué une femelle à 15 pieds en était à sa première chasse à l'orignal. En 2006, il n'a pas pu venir lui-même à la chasse et il s'est fait remplacer par son fils de 25 ans; Pierre, un autre chum a tué après 20 minutes de chasse , c'est le gars qui s'est fait réveiller par le «buck» qui était sûrement suicidaire pour le réveiller afin de se faire tirer.
En 2008, Gilles qui en est à son troisième voyage de chasse abattra un beau mâle de 2 1/2 ans. Sa moyenne au bâton comme on dit est assez bonne 66 2/3% de résussite soit 2 orignaux en trois saisons de chasse.
La merde le suit toujours dans son cas!

Belle histoire de chasse.Très interressant à lire .Bravo

NicoShawi a écrit:

alces alces j'adore tes récit de chasse!!! Tu as vraiment un talent de raconteur assez exeptionnel!! On a l'impression d'être assis à côté de toi dans la cache pendant ta chasse c'est fou!!!

Continue de nous raconter tes aventures c'est vraiment super aprécier mon homme!! Gardes-en quelques unes pour le camping cette été, assis autour du feu de camp ont veut en entendre au moins une! :D

Toute une histoire!!!
Avec les détails, on s'y croirait...